PORTRAIT : JEAN DROLET

Si vous rencontrez cet homme barbu à lunettes, il vous dira qu’il aime bien faire du vélo mais qu’il est vieux, pas très vite et qu’il ne s’entraîne pas pour cela.

Dans les faits, si on laisse les chiffres parlés, ils racontent une toute autre version. Les voici pour l’année 2017 (jusqu’à ce jour) :

  • Kilomètres roulés : au-dessus de 10 000 km (et ça continue) et ce, pour une 2e année consécutive
  • Dénivelé total : 99,289 m soit près de 100 km à la verticale (c’est beaucoup de côtes, ça !)
  • Nombre de sorties : 260+
  • Vitesse moyenne : 25-28km/h
  • Âge : 65 ans

 

Au sommet d'une sacrée côte

Bref, il roule probablement plus que vous ne le faites…en auto. Alors, on lui lève notre chapeau!

Derrière cet homme humble se cache un passionné de vélo (et de statistiques) et un fin connaisseur des routes (et surtout de toutes les montées pour vous en faire baver). Il a été nommé grand rouleur de la saison par son club de vélo V2V. Le reste du temps, il est surnommé « le sage ». Il a fait la barbe à plusieurs jeunes. Il a roulé sa bosse comme on dit. Son expérience lui permet de bien gérer le parcours, l’effort et son énergie.

Club V2V

Parlant d’énergie, la banane est sacrée pour lui. C’est peut-être cela le secret. À la maison, s’il ne reste qu’une seule banane, il ne faut même pas y penser car elle est prédestinée à rouler une quarantaine de kilomètres dans une poche de maillot de vélo. S’il reste plusieurs bananes, alors là, il faut prendre la plus grosse car les petites ont déjà leur place au chaud dans ledit maillot de vélo.

Pause banane

C’est un vrai druide en matière de vélo. Il planifie ses sorties de vélo en fonction de la direction du vent et le plus souvent entre deux averses. On a presque l’impression qu’il contrôle les éléments. Quand il s’agit d’une journée où la pluie est bien installée, on lui dit : «il pleut, tu ne vas pas aller rouler, n’est-ce pas? ». Il répond : « j’attends qu’il tombe 50 gouttes à la minute puis, j’y vais. »

Si c'est roulable, le vélo est sorti (photo prise le 13 mars dernier)

Il connaît toutes les craques de la route, les zones nouvellement pavées (au mètre près), les sorties cachées, les dépanneurs pour se ravitailler, les petits croches pour ajouter quelques kilomètres de plus, les montées sournoises et les descentes dangereuses. Sans oublier les segments Strava. Il est d’ailleurs au sommet du classement 65 ans et plus sur de nombreux segments. Il connait toutes les rues de Tremblant et les alentours par leur petit nom et il sait quelle distance sépare l’une de l’autre.

Rituel post-course : laver le linge

Il a réussi à atteindre son objectif de kilométrage et ce, malgré une bonne chute en vélo qui l’a forcé à l’arrêt pour un deux semaines. Il a même dû tronquer son vélo pour une canne pour l’aider à marcher. Dans la gestion de sa blessure, il a aussi fait preuve de sagesse en y allant très progressivement avec de très courtes sorties pas vite, pas de côtes et pas tous les jours. Sa physiothérapeute était bien fière.

Lui, il a le temps pour cela, il est retraité me direz-vous, et bien non! Il travaille toujours à temps plein et se rend régulièrement au bureau en vélo (parcourant ainsi au moins 60 km). Du temps pour le vélo, il y en a toujours car le bien-être et la santé sont une priorité. Son moyen à lui, c’est le vélo (et le ski de fond l’hiver).

Une saine folie pour l'activité physique peu importe la météo

Rouleur solitaire la plupart du temps, il aime tout de même beaucoup aller rouler avec son club. Ils sont une belle gang de machines et plusieurs ont 60 ans et plus. Comment le repérer parmi ses pairs, outre la barbe et les lunettes, il a son style bien à lui en portant qu’un seul manchon de compression sur le mollet droit.

Les 60+

Cette passion pour le vélo ne date pas d’hier. Dans la vingtaine, il a parcouru Montréal – Toronto en cinq jours à vélo. Pour avoir pris conscience de son journal de bord, la veille du départ a été bien arrosée. Aujourd’hui, c’est un peu différent, à 20h45, il est au lit s’il a une grosse sortie le lendemain. La bière est toujours présente mais après et elle est toujours bien méritée.

Une bonne bière! CHEERS
Bref, cette passion pour le vélo est là pour durer. On lui souhaite que la route soit encore très longue et plus souvent vers des contrées étrangères (et pas seulement en virtuel).
Si je peux me permettre de le répéter, le plus fort, c’est mon père! Merci de nous inspirer et de nous monter la voie (pas seulement celle qui est cyclable).
 
Père | Fille

Caroline Drolet
fille d’un grand rouleur passionné et physiothérapeute
carophysio.com